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Paul Biya : Victoire sans difficulté ou démocratie sans adversaire ?

Par un citoyen lucide – Blog Voix-Plurielles

Le 12 octobre 2025, le Cameroun se rendra aux urnes. Mais pour qui ? Pour quoi ? La publication d’un article élogieux signé Paul Daizy Biya nous présente une élection gagnée d’avance par le président sortant, Paul Biya. Il y serait question de constance, de fidélité populaire, de paix… Mais face aux faits, une autre réalité s’impose : ce n’est pas la force du régime qui impressionne, c’est la faiblesse de la démocratie camerounaise.


Une victoire certaine ? Ou une compétition truquée ?

L’article affirme que Paul Biya s’avance vers une victoire « sans difficulté ». Pourtant, aucun régime démocratique sérieux ne peut se féliciter d’un tel résultat… quand l’opposition est écartée avant même d’entrer dans l’arène.

Alors, que vaut une victoire sans adversaire libre, sans débat, sans équité médiatique ni observateurs réellement indépendants ?
Ce n’est pas une élection : c’est une reconduction programmée.


 Un parti-État, pas un parti populaire

L’auteur vante la « présence organisée » du RDPC dans tout le pays. Mais cette présence n’est pas synonyme de légitimité. C’est une occupation des institutions publiques :

Le RDPC ne gagne pas parce qu’il convainc. Il gagne parce qu’il empêche les autres de participer à la course dans des conditions égales.


 Un bilan long… mais creux

Plutôt que de répéter que « Paul Biya incarne la continuité », posons-nous une vraie question : quelle est la nature de cette continuité ?

Qu’est-ce que le peuple camerounais a réellement gagné en quatre décennies ? À part des promesses sans fin et des inaugurations de routes commencées il y a dix ans ?


 Des institutions sous influence

La justice? Aux ordres.
ELECAM ? Un simple secrétariat politique du RDPC.
Le Conseil constitutionnel ? Présidé par un militant actif.
Le MINAT ? Dirigé par un ministre qui menace publiquement l’opposition.

Et malgré cela, vous osez parler de « campagne d’unité » ?
Quand l’administration pèse de tout son poids contre la pluralité, ce n’est plus une république : c’est un empire sous anesthésie.


 Et les médias? Et la communauté internationale ?

Silence.
Ni les chaînes publiques, ni la plupart des radios privées ne s’indignent. Les journalistes indépendants sont traqués, censurés ou exilés. Et à l’étranger ? Silence gêné. Les partenaires internationaux ferment les yeux, probablement pour préserver leurs intérêts économiques et sécuritaires. Mais ce silence est aussi une complicité.


 Le peuple n’est pas dupe

Dans les villes, dans les campagnes, dans la diaspora : les Camerounais savent.
Ils savent que cette élection est jouée d’avance. Ils savent que le changement est bloqué par des mécanismes institutionnels verrouillés. Mais ils n’ont pas oublié.
Et tôt ou tard, la digue craquera.


 Conclusion : ce n’est pas une victoire, c’est un aveu

Ce que Paul Daizy Biya appelle une victoire facile n’est rien d’autre qu’un triomphe de façade. Un faux plébiscite construit sur l’intimidation, l’exclusion, la censure et l’abandon de l’idée même d’alternance. Mais dans chaque régime figé, dans chaque victoire trop parfaite, il y a un aveu de peur. Et dans chaque citoyen lucide, il y a la mémoire du vrai changement à venir.


 Vous chantez la victoire d’un roi. Nous préparons le réveil d’un peuple.

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