Par Voix Plurielles

Alors que la présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025 s’annonce comme l’un des rendez-vous les plus critiques de l’histoire politique du pays, un spectacle inquiétant se joue sous nos yeux : celui d’un pouvoir prêt à instrumentaliser la loi, manipuler les procédures électorales, et fabriquer des candidatures fantômes pour bloquer l’opposant Maurice Kamto.

La candidature du président du MRC, investi par la plateforme APC sous l’égide du Manidem d’Anicet Ekane, fait l’objet d’un harcèlement politique et judiciaire méthodique. En cause : un recours déposé par un candidat marginal, Dieudonné Yebga, qui conteste la légalité de cette investiture. À première vue, cela pourrait sembler n’être qu’un débat interne. Mais à y regarder de plus près, c’est tout un système qui tremble face à l’éventualité d’une alternance réelle.

Une peur bleue de la démocratie

Ce qui dérange, ce n’est pas tant le profil de Kamto que ce qu’il représente : une opposition crédible, structurée, et non tribale. Depuis 2018, il a résisté à la répression, survécu à l’emprisonnement, et bâti un projet alternatif qui transcende les clivages ethniques et idéologiques.

Le régime, qui a toujours favorisé une opposition de façade — affaiblie, divisée, parfois complice — voit en Kamto un adversaire, pas un figurant. Il fallait donc réactiver la machine : créer la confusion, organiser la suspicion, détourner l’attention.

La stratégie de la diversion

L’initiative de Dieudonné Yebga ne tombe pas du ciel. Elle s’inscrit dans une stratégie vieille comme les régimes autoritaires : diviser pour régner. À défaut de battre l’opposition dans les urnes, on la disqualifie avant même que la compétition ne commence.

En mettant en doute la validité d’une investiture pourtant soutenue par un parti légalement reconnu, le recours vise à offrir à ELECAM ou au Conseil constitutionnel un alibi juridique pour invalider la candidature de Kamto. Ce serait là un coup de force juridique maquillé en respect des procédures.

Un peuple pris en otage

Dans cette guerre des nerfs, c’est le peuple camerounais qui est le grand perdant. Le peuple privé de débat réel, de choix libre, d’espoir tangible. Le peuple infantilisé, sommé d’applaudir une démocratie sans alternance, une élection sans enjeu, un pluralisme vidé de sa substance.

Les droits civils et politiques sont menacés, les voix dissidentes sont criminalisées, et les candidatures indépendantes deviennent suspectes dès qu’elles échappent au contrôle du pouvoir.

Résister, c’est dénoncer

Face à cette mascarade en préparation, Voix-Plurielles appelle à la vigilance nationale et internationale.
Nous dénonçons :

  • la manipulation institutionnelle des candidatures,
  • l’usage cynique de la loi pour Ă©touffer la concurrence,
  • et la fabrication de pseudo-opposants pour neutraliser le seul vĂ©ritable dĂ©fi lancĂ© Ă  42 ans de règne.

Il est temps de refuser cette démocratie confisquée, d’exiger des règles du jeu équitables, et de défendre, avec force et conviction, le droit du peuple camerounais à choisir librement ses dirigeants.


Voix-Plurielles continuera de donner la parole à celles et ceux qui refusent le silence, la peur, et le fatalisme. L’alternance n’est pas une menace. Elle est une promesse.

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