Analyse Voix-Plurielles – Par Dr. Madiesse-Nguela
Le 21 octobre 2025, le membre du Congrès américain Jonathan L. Jackson, fils du révérend Jesse Jackson, a publié une déclaration officielle exprimant son inquiétude quant au déroulement et aux suites de l’élection présidentielle au Cameroun. Son message, mesuré mais ferme, marque une rare prise de position de la part d’un parlementaire américain dans un dossier africain souvent relégué au second plan.
“I urge the Electoral Commission, the judiciary, and the Constitutional Council to ensure full transparency and accountability… and allow for the prompt and credible publication of results that reflect the will of the Cameroonian people.”
Une rhétorique diplomatique claire : la démocratie en question
La formulation diplomatique cache mal la préoccupation réelle : les États-Unis doutent de la crédibilité du processus électoral camerounais. En insistant sur la transparence, la responsabilité et la publication “crédible” des résultats, Jackson envoie un message direct au régime de Yaoundé : la communauté internationale surveille et n’avalise pas l’opacité. Il s’agit d’un rappel de principe :
- le respect du suffrage populaire,
- le rôle impartial des institutions électorales,
- et le rejet de la violence et de l’intimidation.
Le Cameroun face à son image internationale
Cette sortie publique fragilise davantage un pouvoir déjà contesté sur le plan intérieur.
Elle survient alors que plusieurs procès-verbaux (PV) authentiques, fuités sur les réseaux, montrent des écarts massifs entre les chiffres locaux et les tendances proclamées par Elecam.
Dans ce contexte, la voix d’un élu du Congrès américain — notamment membre du Foreign Affairs Committee on Africa — donne un poids politique à la contestation citoyenne. Ce n’est pas une condamnation directe, mais un signal d’alerte diplomatique.
L’administration américaine, par tradition, s’exprime rarement sans relais parlementaire préalable : cette déclaration pourrait donc préfigurer un positionnement plus ferme de Washington si la crise post-électorale venait à s’aggraver.
Voix-Plurielles : entre les lignes
Pour le peuple camerounais, cette déclaration est plus qu’un communiqué : c’est la reconnaissance implicite que le monde voit, le monde entend, et le monde attend une issue juste. Mais la véritable bataille reste interne : celle de la parole, de la mémoire, et du courage civique.
“Violence or intimidation has no place in a democratic process.” — Jonathan L. Jackson
Ces mots rappellent que la dignité d’un peuple ne se mesure pas à la peur qu’on lui inspire, mais à la vérité qu’il exige.
Voix-Plurielles.com – Dossier spécial : “The System Against the People”
« Les mots des puissants ne suffisent pas. Ce sont les voix des peuples qui écrivent l’histoire. »



