Par Voix Plurielles
Un rendez-vous avec l’Histoire
L’exclusion de l’opposant le plus crédible de la présidentielle 2025, sur fond de soupçons de collusion concernant la plupart des candidats restants, a agi comme un électrochoc.
Pour beaucoup de Camerounais, le rêve d’un changement démocratique réel semble encore plus lointain. Mais si l’élection est verrouillée, faut-il renoncer ?
L’histoire de la Serbie (Otpor!), de la Tunisie post-2010 et du Burkina Faso (Balai Citoyen) prouve qu’il existe un autre chemin : organiser, protéger, documenter, communiquer, et agir de manière non-violente mais déterminée.
I – Une vision claire pour 2030
Le but : un Cameroun où l’alternance démocratique est possible, où l’administration rend des comptes, où les libertés publiques sont garanties, et où la diversité culturelle et régionale est respectée.
Les principes :
- Discipline non-violente
- Organisation en micro-cellules autonomes
- Humour et créativité comme armes politiques
- Documentation systématique des abus
- Inclusion de toutes les régions et générations
- Mesures concrètes et mesurables
Objectifs concrets d’ici 2030
- Créer au moins 2 000 cellules locales citoyennes.
- Réduire de 30 % les arrestations arbitraires documentées.
- Obtenir au moins 10 décisions judiciaires favorables sur les libertés publiques.
- Imposer des réformes électorales minimales (listes auditées, accès médias, observateurs, résultats détaillés).
- Former un vivier de 500 cadres techniques et 50 porte-parole d’ici 2030.
II – Construire la machine citoyenne
Le mouvement doit fonctionner comme une huitre et une étoile de mer : fermé et protégé face à l’attaque, mais ouvert et diffusé dans la société.
Structure proposée :
- Cellules locales (3–7 personnes) : mobilisation de proximité et micro-actions.
- Coordinations communales/départementales : logistique, sécurité, relations locales.
- Pôles nationaux : formation, juridique, communication, données, diaspora.
- Conseil éthique : gardien de la non-violence et de l’inclusion.
III – Des méthodes qui fonctionnent
Inspirées de Gene Sharp et adaptées au Cameroun :
- Sensibilisation : autocollants, pochoirs, concerts de casseroles, lectures publiques.
- Pression : boycotts ciblés, grèves sectorielles, sit-ins devant les administrations.
- Escalade maîtrisée : marches nationales synchronisées, campagnes « zéro corruption locale ».
Les 6 Réformes Minima à imposer
- Administration électorale indépendante
- Listes électorales publiées et auditées
- Accès équitable aux médias publics
- Observateurs nationaux et internationaux
- Publication des résultats par bureau sous 48 h
- Financement politique plafonné et traçable
IV – Un calendrier en quatre phases
Phase 1 – Allumage (fin 2025–mi-2026)
- 300 cellules pilotes, 100 formateurs, 30 000 sympathisants actifs
Phase 2 – Maillage & preuves (mi-2026–mi-2027)
- 1 200 cellules, plateforme de signalement, rapports trimestriels publics
Phase 3 – Convergence (fin 2027–fin 2028)
- 2 000 cellules, coalition nationale pour les réformes, 1 million de signatures
Phase 4 – Transition (2029–2030)
- Négociations formelles, vivier de cadres pour une gouvernance alternative
V – Le rôle stratégique de la diaspora
La diaspora n’est pas un simple relais d’opinion : c’est un poumon stratégique.
- Plaidoyer international : UA, CEEAC, UE, ONU, gouvernements étrangers
- Médias : tribunes, conférences, documentaires
- Financement transparent : petites contributions récurrentes, audits publics
- Protection : soutien aux défenseurs menacés
VI – Communication et image
Trois narratifs forts :
- Dignité & sécurité
- Fierté & service public
- Avenir & enfants
Formats : micro-vidéos, témoignages courts, infographies simples, humour visuel.
Porte-parole : diversité régionale et genre, formés au média-training.
VII – Mesurer, apprendre, ajuster
Un tableau de bord citoyen pour suivre :
- Nombre de cellules actives
- Actions menées
- Couverture médiatique
- Décisions judiciaires favorables
- Perception publique
Chaque trimestre : bilan, ajustement des tactiques, communication des résultats.
Citation-clé pour conclure
« À chaque commune, son noyau. À chaque noyau, sa victoire. Additionnées, ces victoires font basculer l’histoire. »
Message final
2025 n’est pas la fin du combat, mais le début d’un cycle d’organisation. La Serbie a montré que la discipline et l’humour peuvent fissurer un appareil autoritaire ; la Tunisie, que des coalitions improbables peuvent imposer de nouvelles règles ; le Burkina Faso, que la culture peut devenir un moteur de changement.
Le Cameroun peut, lui aussi, tracer sa voie – si chacun se met en mouvement.

