Analyse de la réalité politique au Cameroun et mise à nu des mécanismes de confiscation de la vérité des urnes

Par l’Equipe éditoriale de Voix-Plurielles

1. La dualité de l’État : le pouvoir contre la nation

Le Cameroun de 2025 met en lumière une fracture profonde entre l’État et la Nation.
D’un côté, un peuple qui aspire à la démocratie et à la transparence ; de l’autre, un appareil institutionnel calibré pour préserver la continuité du pouvoir.

Les institutions censées garantir l’impartialité — Élecam, le Conseil constitutionnel, le Ministère de l’Administration territoriale — ne jouent plus le rôle d’arbitres mais celui de gardiens du statu quo.
Ce qui se présente comme une république démocratique fonctionne, en réalité, comme une machine de contrôle total, où la loyauté prime sur la légitimité.

2. Le théâtre électoral et la mécanique de la manipulation

Chaque élection rejoue la même pièce :

  • listes électorales verrouillées,
  • dépouillement opaque sous prétexte de “sécurité nationale”,
  • intimidation des électeurs et des témoins sous couvert du “maintien de l’ordre”.

L’originalité du scrutin de 2025 tient à la résistance numérique : des citoyens ordinaires publient les procès-verbaux (PV) originaux sur les réseaux sociaux et dans des espaces collaboratifs.
Mais le système réplique en s’appropriant la “vérité officielle” : désormais, la réalité n’est plus ce que montrent les faits, mais ce que décrète le pouvoir.
Ainsi, la légalité se substitue à la légitimité.

3. La culture de la peur et l’illusion de la stabilité

Sous les discours d’unité et de paix, c’est une peur institutionnalisée qui gouverne : peur de l’instabilité, peur de perdre ses privilèges, peur de dire la vérité.
Cette peur est devenue le ciment d’un régime qui se présente comme le seul rempart contre le chaos.

Pourtant, la réalité du terrain révèle un tout autre visage : une jeunesse désenchantée, une classe moyenne silencieuse, une élite fracturée.
La stabilité tant vantée n’est plus qu’un masque pour la stagnation, une paix sans souffle, une immobilité maquillée en ordre.

4. L’éveil d’une conscience civique

Malgré la répression, les élections de 2025 marquent un tournant.
Les citoyens — notamment la jeunesse et la diaspora — ont décidé de documenter, d’archiver et de publier les preuves.
Pour la première fois, le régime ne détient plus le monopole du récit.

Il peut encore manipuler les résultats, mais il ne contrôle plus la mémoire.
Et c’est là que commence la véritable démocratie : dans la conquête collective de la vérité.

 Conclusion

Le système survit en étouffant la vérité.
Le peuple survit en la préservant.

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