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Cameroun: Menaces, riposte et démocratie en sursis

Par la rédaction de Voix-Plurielles
Élection présidentielle – 11 octobre 2025

À quelques heures du scrutin présidentiel, le climat politique camerounais prend une tournure préoccupante. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a lancé une menace publique d’arrestation à l’encontre de tout candidat qui oserait annoncer des résultats électoraux avant les autorités officielles. Une sortie violente qui a immédiatement provoqué une réaction ferme du candidat Issa Tchiroma Bakary.
Mais au-delà de cet échange tendu, c’est la santé de la démocratie camerounaise qui est une fois de plus mise en question.

 Des menaces qui trahissent une stratégie d’intimidation

Le message du ministre est sans ambiguïté :

« Il y a un candidat qui va se cacher dans sa maison pour déclarer sa victoire. L’administration ira le pêcher chez lui. »

Cette déclaration, en violation manifeste de l’article 113 du Code électoral camerounais — qui autorise la publication des tendances issues du dépouillement — relève davantage de la menace politique que de l’application du droit. Elle illustre une dérive dangereuse : criminaliser la transparence, intimider la contestation, verrouiller la parole publique.
Dans une démocratie, informer sur les résultats disponibles n’est pas un crime — c’est un devoir citoyen.

 La réponse d’Issa Tchiroma : un acte politique fort

Face à cette sortie du ministre, la réponse du candidat Issa Tchiroma Bakary est cinglante, posée, mais résolue. Dans une déclaration publique, il:

« Je ne céderai ni à la peur ni à la provocation. Nous défendrons la voix du peuple par tous les moyens légaux et pacifiques. »

Cette prise de parole, rare dans le paysage politique camerounais, remet la responsabilité de la paix entre les mains des institutions… mais aussi de chaque citoyen.

 Deux visions opposées du pouvoir

Cet échange révèle deux conceptions diamétralement opposées du leadership au Cameroun :

Vision Atanga Nji                                                 Vision Tchiroma
Contrôle par la force Leadership par la loi
Répression préventive Droit à la contestation
Obéissance à l’État Fidélité à la Nation
Opaqueness institutionnelleTransparence assumée

Dans cette confrontation verbale, le peuple est placé au cœur de l’enjeu. Soit il est réduit au silence, soit il est reconnu comme acteur légitime de la vie démocratique.

 Ce que cela dit de l’avenir du Cameroun

À court terme:

À long terme:

 Une démocratie ne tient pas par la menace, mais par la justice

Ce que nous vivons n’est pas seulement une campagne électorale. C’est un test de maturité politique pour toute la Nation. Le recours à la répression, aux menaces, aux manœuvres administratives ne fait que confirmer une vérité : le pouvoir a peur d’un peuple éveillé. Mais comme l’a rappelé Issa Tchiroma, la peur doit changer de camp. Si demain, les électeurs votent librement, surveillent leur vote, dénoncent les fraudes, refusent la terreur, alors la démocratie camerounaise ne sera pas morte — elle sera en train de renaître.


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