Analyse du traitement des opposants et hommage à un nationaliste qui a donné sa vie pour un Cameroun juste
La mort d’Anicet Ekane, survenue le 1er décembre 2025 en détention, n’est pas un accident tragique ni un simple “concours de circonstances”. Elle porte la marque d’un système politique qui, depuis quarante-deux ans, réprime, humilie et brise ceux qui osent rêver d’un Cameroun libre, démocratique et souverain. Ce décès est l’une des pages les plus sombres du long catalogue de violences institutionnelles infligées aux opposants politiques.
UNE MISE À MORT PAR ABANDON
Les documents aujourd’hui publics sont accablants :
- Son extracteur d’oxygène, indispensable à sa survie, lui a été confisqué.
- Son avocat a alerté, écrit, réclamé le matériel médical à plusieurs reprises.
- L’État, informé en temps réel, a choisi la lenteur, le déni, l’inaction.
- Anicet Ekane est mort d’asphyxie administrative, étouffé par un système qui étouffe les libertés.
Pendant que des communiqués officiels tentent aujourd’hui de maquiller la vérité, une évidence s’impose :
On l’a laissé mourir.
On savait qu’il mourrait.
C’était politiquement commode qu’il meure.
La cruauté ne réside pas seulement dans la mort, mais dans la méthode :
le refus d’accéder à des soins, l’interdiction de ses appareils médicaux, le mépris du droit le plus élémentaire à la vie.
UN OPPOSANT TRAITÉ COMME UN ENNEMI D’ÉTAT
En 2025, Anicet Ekane incarne encore cette gauche panafricaniste, intègre, intransigeante, qui place la dignité humaine et la justice sociale au-dessus des calculs partisans.
Lorsqu’on a invalidé la candidature du Pr Maurice Kamto, il a soutenu Issa Tchiroma Bakari, dans un effort de maintien du pluralisme politique.
Mais dans un régime obsédé par la conservation du pouvoir :
- Toute indépendance dérange,
- Toute cohérence irrite,
- Toute voix dissidente devient une menace à neutraliser.
Ekane, comme tant d’autres avant lui, a payé de sa vie le simple fait d’avoir cru qu’un autre Cameroun était possible.
LA RÉPRESSION COMME MODE DE GOUVERNANCE
Son arrestation après les élections, son transfert en détention, la confiscation de son matériel médical, sa mort en silence : tout cela n’est pas un dérapage.
C’est un message politique, destiné à :
- intimider les forces progressistes,
- dissuader la contestation,
- installer la peur comme climat permanent.
Un régime qui surveille ses citoyens mais laisse mourir ses opposants n’est plus un État :
c’est une machine de répression qui ne survit que par la peur et le sacrifice des meilleurs enfants du pays.
L’HYPOCRISIE D’ÉTAT : DES COMMUNIQUÉS POUR SE LAVER LES MAINS
À peine mort, des communiqués officiels s’empressent de parler de “soins appropriés”, de “pathologies chroniques”, de “procédure en vigueur”.
Mais les lettres de son avocat, les témoignages, les faits sont là :
On l’a privé de son oxygène.
On l’a empêché de respirer.
On l’a laissé mourir.
Ceux qui ont refusé de lui rendre son extracteur d’oxygène écrivent maintenant pour exprimer des “condoléances”. L’indécence est totale.
ANICET EKANE : UN PATRIOTE, UN NATIONALISTE, UN MARTYR
Anicet Ekane appartient à une lignée rare : celle des Camerounais qui ne trahissent pas.
- Il a combattu pour l’indépendance réelle.
- Il a défendu la démocratie authentique.
- Il a soutenu, sans calcul, tous ceux qui incarnaient l’espoir d’un Cameroun meilleur.
- Il a payé sa loyauté de son propre souffle.
Aujourd’hui, il rejoint Ruben Um Nyobè, Félix-Roland Moumié, Ernest Ouandié :
la lignée des martyrs tombés non pas contre le Cameroun, mais pour le Cameroun.
IL S’EST OFFERT EN SACRIFICE
Anicet Ekane n’est pas mort pour rien.
Il est mort parce que le Cameroun traverse une période où la vérité dérange, où la justice fait peur, où la liberté est un crime.
Son décès révèle le visage réel du régime : un pouvoir qui préfère laisser mourir un patriote plutôt que d’entendre ses critiques.
HOMMAGE À UN HOMME DROIT
Que dire aujourd’hui, sinon ceci :
Anicet Ekane a vécu debout.
Il est mort debout.
Et son nom restera debout.
Il a choisi la route la plus difficile :
celle de la vérité dans un pays qui célèbre le mensonge,
celle de la justice dans un pays qui glorifie l’injustice,
celle de la liberté dans un pays où respirer peut devenir un acte subversif.
REST IN POWER, PRESIDENT ANICET EKANE
Tu n’es pas mort : on t’a tué.
Tu n’es pas tombé : on t’a abattu.
Mais ta mémoire ne tremblera jamais.
Ton sacrifice n’est pas un point final.
Il est une étincelle.
Un avertissement.
Une promesse.
Et surtout, un serment :
Le Cameroun que tu as rêvé finira par naître.
Pas malgré ta mort, mais grâce à elle.
Anonyme pour Voix-Plurielles.com


