Dans le grand livre des luttes pour la liberté et la dignité du Cameroun, certains noms ont été volontairement relégués dans l’ombre. Pourtant, leur combat a façonné les fondations mêmes de notre conscience nationale. Abel Kingué fait partie de ces figures essentielles que le peuple doit réhabiliter et honorer.

Un militant de la première heure

Né en 1924 à Fokoué, au Cameroun, Abel Kingué fut l’un des plus proches collaborateurs de Ruben Um Nyobé, leader historique de l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Enseignant de formation et syndicaliste engagé, il mit son savoir et sa plume au service des aspirations d’indépendance et de justice sociale de son peuple.

Il se distingua par sa rigueur intellectuelle, sa capacité d’organisation et sa détermination à unir les forces progressistes, même dans les moments les plus sombres de la répression coloniale.

Un parcours de résistance

Lorsque le pouvoir colonial français interdit l’UPC en 1955 et déclencha une campagne de répression féroce, Abel Kingué rejoignit la résistance clandestine. Vice-président de l’UPC, il joua un rôle clé dans la structuration des réseaux, la diffusion des messages de mobilisation et la défense des militants devant l’opinion internationale.

Son engagement lui valut l’exil forcé, les menaces constantes et la prison. Mais il ne renonça jamais à l’idéal d’un Cameroun libre, uni et juste.

Un porte-voix sur la scène internationale

Abel Kingué comprit vite que la bataille ne se jouait pas seulement sur le terrain national. Il porta la cause camerounaise devant l’ONU et dans différents forums internationaux, dénonçant les massacres, les arrestations arbitraires et les manœuvres visant à installer au pouvoir des élites soumises à l’ordre colonial.

Sa voix, ferme et claire, fit écho au-delà des frontières, donnant au monde un autre récit que celui de la propagande officielle.

Un destin brisé, une mémoire à raviver

Abel Kingué mourut en exil, le 16 avril 1964, au Caire, en Égypte, loin de sa terre natale, dans l’oubli organisé par ceux qui craignaient encore la puissance de sa parole et l’exemplarité de son engagement. Il avait 40 ans. Aujourd’hui, le peuple camerounais, particulièrement sa jeunesse, doit réapprendre son nom et son histoire. Car la mémoire de nos héros n’est pas un luxe : elle est une boussole.


Pourquoi honorer Abel Kingué aujourd’hui ?

  • Parce qu’il incarne l’intégrité et la fidélité à un idéal de liberté.
  • Parce que son engagement démontre que l’indépendance politique n’a de sens que si elle s’accompagne de justice sociale.
  • Parce qu’en réhabilitant nos héros occultés, nous réécrivons l’histoire depuis la perspective des peuples et non des puissants.

« On ne tue pas une idée juste. »
Abel Kingué vit encore dans chaque Camerounaise et Camerounais qui refuse la résignation et œuvre pour une véritable indépendance.

« Je me battrai pour mon pays jusqu’à la dernière goutte de mon sang » Abel Kingue

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