Le réveil de ce dimanche 10 août 2025 a eu un goût amer pour le Cameroun et pour tous ceux qui aiment rire avec intelligence.
La nouvelle est tombée comme un couperet : Narcisse Kouokam, l’un des plus grands humoristes que notre pays ait connus, s’est éteint au CHU de Yaoundé, après 18 jours de coma, à la suite de complications post-opératoires. Il avait 63 ans.

Né le 29 mars 1962 à Bafoussam, celui que l’on surnommait « l’ayatollah comédie » avait ce don rare : faire éclater de rire tout en donnant à réfléchir. Son humour, teinté d’une lucidité parfois implacable, portait toujours un message. Parmi ses œuvres marquantes, le célèbre « Appelez-moi honorable » reste gravé dans la mémoire collective comme un modèle d’humour social, audacieux et subtilement engagé.


Une voix unique, un style inimitable

Narcisse Kouokam n’était pas seulement un humoriste ; il était un chroniqueur de notre époque, un observateur attentif de nos travers, un narrateur qui, par l’ironie et la caricature, nous tendait un miroir. Ses sketchs étaient des leçons de société déguisées en éclats de rire.

Frenzie Tang résume bien l’héritage de l’artiste :

« Celui qu’on surnommait ‘l’ayatollah comédie’ a marqué son époque par des sketchs mêlant humour et intelligence, toujours porteurs de messages édifiants. Malheureusement, comme beaucoup d’artistes, il n’aura pas véritablement vécu de son art, à cause d’une organisation encore tatillonne de ce secteur d’activité. »


De la scène au panthéon des légendes

La disparition de Narcisse Kouokam nous rappelle une vérité cruelle : beaucoup d’artistes, de leur vivant, ne reçoivent pas la reconnaissance qu’ils méritent. Mais, comme l’a écrit Davy Fleury Ouambo :

« Une légende n’est véritablement intronisée qu’à titre posthume. C’est triste… mais c’est souvent le prix à payer pour accéder au panthéon des génies. Là où reposent déjà tant d’autres, dont l’art a traversé le temps et continue de vibrer dans la conscience et le subconscient des fans du monde entier. Ta mort marque la fin d’une époque… et la naissance d’une légende. RIP l’artiste. »


Un héritage à préserver

Il nous laisse une œuvre qui doit continuer à vivre, car elle raconte notre société avec une justesse que peu ont su égaler. Pour celles et ceux qui ne l’ont jamais écouté, c’est peut-être aujourd’hui le moment de découvrir ses textes, ses sketchs et de se laisser emporter par ce style si particulier qui mêlait rire, indignation et espoir.

Sa voix s’est tue, mais ses mots, eux, continueront à résonner.
Au revoir, Maître de l’humour.
Là où tu vas, les éclats de rire ne s’éteignent jamais.

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