Au fur et à mesure que s’approche la date du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, les révélations et fuites internes éclairent une vérité troublante : le processus électoral au Cameroun est, une fois encore, l’otage d’un système organisé autour de la manipulation, de la peur, de la personnalisation du pouvoir, et d’une volonté manifeste de neutraliser toute forme d’alternance.

La fuite du « mot d’ordre du RDPC aux communicants », qui circule abondamment ce 20 juillet, en est la parfaite illustration. Ce document – d’un cynisme à peine voilé – ne laisse plus place au doute : la présidentielle de 2025 est déjà prise en otage avant même d’avoir commencé.


🎯 1. Une campagne de terreur psychologique organisée

Le contenu du mot d’ordre est sans ambiguïté. Il ne s’agit pas d’un appel au débat démocratique, ni même d’une stratégie politique basée sur les idées. Il s’agit d’une entreprise de diabolisation ciblée, de désinformation stratégique, et de discrédit planifié.

  • Anicet Ekane, dĂ©sormais qualifiĂ© de traĂ®tre.
  • Maurice Kamto, attaquĂ© sur sa lĂ©gitimitĂ© juridique, son passĂ© politique et mĂŞme ses soutiens.
  • LĂ©on Theiller Onana, candidat concurrent du RDPC, Ă  peine mentionnĂ©. Un silence stratĂ©gique rĂ©vĂ©lateur.

Cette stratégie vise une seule chose : façonner l’opinion publique pour accepter, sans trop de résistance, l’invalidation programmée de candidatures jugées “dérangeantes”.


🧱 2. Gouverner par l’humiliation et le chantage

Que révèle cette fuite ?

  • Que le pouvoir exĂ©cutif confond l’appareil d’État avec son propre appareil partisan. ELECAM, Conseil Constitutionnel, MINAT, mĂ©dias publics : tous instrumentalisĂ©s.
  • Que la libertĂ© d’expression est piĂ©gĂ©e. Les “enveloppes prĂ©vues” pour les communicants tĂ©moignent d’un système oĂą l’on ne dĂ©fend pas des convictions, mais un salaire de propagande.
  • Que la peur du soulèvement populaire est rĂ©elle : le rĂ©gime prĂ©pare psychologiquement les masses Ă  accepter un rejet juridique de la candidature Kamto, comme s’il anticipait une crise.

⚖️ 3. Le droit, manipulé et retourné contre ceux qui le défendent

Le plus cynique reste l’ironie d’attaquer un juriste de renommée mondiale, ancien doyen de faculté, sur le terrain du droit — avec des arguments volontairement biaisés :

  • Remise en cause de la lĂ©gitimitĂ© du parrainage politique via UPC-Manidem.
  • Tentative de faire passer une signature en commissariat pour une faute juridique alors que les lois Ă©lectorales ne prĂ©cisent pas ce dĂ©tail.
  • Réécriture dĂ©libĂ©rĂ©e des textes pour justifier une disqualification.

Cela montre à quel point la loi n’est plus un cadre mais une arme politique dans les mains d’un régime à bout de souffle.


🚨 4. Une démocratie en carton-pâte

Dans un pays oĂą :

  • 4 ministres sont dĂ©cĂ©dĂ©s sans ĂŞtre remplacĂ©s,
  • Il n’y a pas eu de Conseil des ministres depuis 14 ans,
  • Le prĂ©sident a 92 ans et ne s’adresse plus directement Ă  son peuple,
  • La jeunesse diplĂ´mĂ©e est au chĂ´mage,
  • La justice n’est toujours pas rendue Ă  la veuve de Martinez Zogo,

… comment oser encore appeler cela une République démocratique ?


✊🏾 5. Appel à la vigilance et à la documentation citoyenne

Cette fuite est une preuve irréfutable que le processus électoral camerounais est entaché avant même l’ouverture des campagnes officielles.

👉🏾 Voix Plurielles invite ses lecteurs à :

  • Sauvegarder et diffuser largement ce document
  • Refuser de participer Ă  la manipulation de l’opinion
  • Observer, documenter et dĂ©noncer toutes les tentatives d’exclusion politique
  • Soutenir une presse libre, critique et engagĂ©e

📌 En conclusion

Le Cameroun vit une crise de régime, pas une simple campagne électorale.
Et si les urnes ne suffisent plus, alors il est temps que les voix s’élèvent — libres, indépendantes, courageuses.
Le peuple n’a pas de candidat préféré, mais il a le droit de choisir. Et ce droit, il faut le défendre.

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