Monsieur le Ministre,

Nous, jeunesse camerounaise – instruite mais ignorée, courageuse mais étouffée, digne mais quotidiennement humiliée – avons lu avec consternation votre récente sortie publique concernant le Professeur Maurice Kamto et son investiture par l’UPC-Manidem.

Encore une fois, vous avez préféré l’invective à l’argument, la calomnie à la vérité, l’arrogance à l’examen de conscience. Vous insinuez des transactions financières sans preuve. Vous qualifiez des juristes respectés de « petits analphabètes du droit », vous jetez des accusations comme on jette des pierres, sans jamais regarder le miroir que l’histoire vous tend.

Mais permettez-nous, Monsieur le Ministre, de vous poser une question simple :

Quel est votre bilan ?

Depuis plus de quarante ans, vous êtes au pouvoir. Qu’avez-vous laissé à la jeunesse camerounaise, sinon le chômage, l’exil, le mépris et le désespoir ?
C’est vous, Monsieur le Ministre, qui déclariez qu’un Camerounais peut bien vivre avec 36 000 Francs CFA par mois, comme si nos ventres, nos loyers, nos factures et nos enfants mangeaient vos illusions.

C’est vous encore, fidèle serviteur d’un régime qui s’accroche à la vieillesse comme à un trône éternel, qui osez parler de démocratie alors que le peuple crie famine, pendant que certains distribuent des millions pour des campagnes politiques sans débat ni projet.

Vous parlez d’alliance contre-nature ?
Mais où était la nature quand le peuple n’avait plus d’électricité, plus d’hôpitaux, plus d’eau, plus d’écoles dignes ?
Où était la nature quand des jeunes diplômés devenaient moto-taximen par défaut ? Quand des familles entières fuyaient les régions anglophones dans le silence de votre gouvernement ?
Et surtout : où est l’honneur quand un président de 92 ans se représente pour un huitième mandat, pendant que plus de 70% de la population a moins de 35 ans ?

Monsieur le Ministre, ce que vous appelez « violence » et « argent », nous l’appelons désespoir et résistance.
Ce que vous appelez « pape du droit », nous l’appelons la compétence face à la compromission.
Ce que vous appelez « attente », nous l’appelons urgence nationale.

Nous ne vous haïssons pas. Nous vous tenons simplement responsables. Vous et vos pairs. Vous qui avez confisqué nos rêves, colonisé notre avenir, et bâti des murs d’injustice autour de nos ambitions.

Mais que cela soit dit une fois pour toutes : nous n’attendrons plus.
Nous marcherons, voterons, dénoncerons, créerons.
Et même si vous ne nous entendez pas encore, l’Histoire, elle, nous écoute.

Signé :
La jeunesse camerounaise debout,
Lucide, éveillée, et en marche vers sa dignité retrouvée.

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