Par Voix Plurielles

Le 26 juillet, ELECAM a décidé de rejeter la candidature de Maurice Kamto à la présidentielle prévue le 12 octobre 2025, suscitant un tollé sans précédent sur la scène politique camerounaise. Investi par le Manidem (Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie), Kamto est désormais écarté de la course officielle… du moins pour l’instant.

Une justification controversée

Dans sa décision, le Conseil électoral d’ELECAM invoque la présence d’un autre candidat revendiquant la même bannière politique, créant une situation de “conflit d’investiture”.
Cet argument, qui s’appuie sur la candidature parallèle d’un individu inconnu du grand public, est perçu par beaucoup comme une manœuvre visant à écarter un adversaire sérieux du régime en place.

Des enregistrements audio virales qui sèment le doute

Quelques heures après l’annonce, des enregistrements audio non authentifiés ont circulé massivement sur les réseaux sociaux.
Ils accréditeraient la thèse d’un complot orchestré pour neutraliser Kamto, impliquant des acteurs politiques et administratifs. Ces enregistrements téléphoniques non authentifiés attribués à Yebga et Jean Benoît Bénéfice Mevoa évoqueraient des manœuvres pour réécrire le leadership interne du Manidem.Dans un de ces extraits, one des voix dit : « tu as vu comment j’ai nettoyé le site non ? », avant de rire en évoquant une manipulation du site du ministère.
Bien que leur véracité reste à établir, leur contenu a suffi à alimenter la colère et la méfiance de l’opinion publique.

La riposte judiciaire

Dès le 28 juillet, les avocats du Manidem ont saisi la Cour constitutionnelle afin de contester la décision d’ELECAM.
Le recours s’appuie sur le fait que Maurice Kamto avait été légalement investi, et que la candidature concurrente relève d’une stratégie dilatoire contraire aux principes démocratiques.

Une décision aux répercussions politiques profondes

L’invalidation de Kamto intervient dans un contexte où l’opposition peine à se structurer et à s’unir face à un régime au pouvoir depuis plus de 43 ans.
Pour beaucoup, cette décision illustre la fragilité du processus électoral au Cameroun et soulève de sérieuses interrogations sur l’impartialité d’ELECAM et du Conseil constitutionnel.

Qui est DieudonnĂ© Yebga, l’autre « candidat du Manidem » ?

  • Se prĂ©sentant lui aussi comme candidat du Manidem (Mouvement africain pour la nouvelle indĂ©pendance et la dĂ©mocratie) Ă  l’élection prĂ©sidentielle du 12 octobre 2025, DieudonnĂ© Yebga s’est inscrit Ă  la clĂ´ture des dossiers, peu après Maurice Kamto.
  • Il revendique ĂŞtre le prĂ©sident national du Manidem, contestant la lĂ©gitimitĂ© d’Anicet Ekane, investi initialement comme prĂ©sident du parti.

Conflit interne et invalidation de candidatures

  • Suite Ă  des modifications sur le site officiel du MINAT, le nom de DieudonnĂ© Yebga y a remplacĂ© celui d’Anicet Ekane Ă  la tĂŞte du Manidem, bouleversant la reconnaissance du leadership.
  • ELECAM, Ă©voquant le conflit d’investiture, a rejetĂ© les candidatures de Kamto et Yebga, au motif que le parti n’avait pas une ligne directionnelle claire. Cette double disqualification a provoquĂ© la colère des militants.

Réaction et stratégie judiciaire

  • Le 28 juillet, DieudonnĂ© Yebga a publiĂ© un communiquĂ© dĂ©clarant saisir la Cour constitutionnelle pour contester son Ă©limination, dĂ©nonçant une dĂ©cision qu’il juge inflĂ©chie par des intĂ©rĂŞts extĂ©rieurs au parti.
  • Il appelle le « Peuple du Changement Pacifique » Ă  rester calme et rationnel, tout en dĂ©fendant sa prĂ©tention Ă  la direction du Manidem.

Analyse conjoncturelle

  • Yebga apparaĂ®t comme le candidat opportun, voire instrumentalisĂ©, dans une stratĂ©gie apparente visant Ă  crĂ©er une confusion au sein de l’opposition – notamment pour Ă©carter Kamto.
  • Des responsables du Manidem, comme Anicet Ekane et Bedimo Kouo, l’ont qualifiĂ© de « candidature fabriquĂ©e », « d’amuseur » ou de diversion, ne reflĂ©tant en rien la ligne politique du parti.

🧭 En résumé

ÉlémentDétails
StatutSe présente comme président national du Manidem
PositionCandidat déclaré à la présidentielle via Manidem
ControverseInvestiture contestée, audio compromettants, site MINAT modifié
Statut judiciaireRecours déposé auprès du Conseil constitutionnel
RéputationJugé suspect par certains cadres du parti comme une candidature de diversion

Voix Plurielles appelle Ă  la vigilance

Cette affaire ne concerne pas seulement un candidat, mais le droit de tout un peuple à un processus électoral équitable.
Les Camerounais, sur le territoire comme dans la diaspora, doivent rester vigilants, mobilisés et solidaires pour défendre les principes fondamentaux d’une alternance démocratique.

“Une démocratie ne se juge pas à la régularité des élections, mais à la capacité du peuple à y participer pleinement et librement.”

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