Par Voix Plurielles
Alors que le régime en place à Yaoundé durcit sa stratégie d’intimidation à mesure que s’approche l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, une nouvelle étape inquiétante vient d’être franchie : la cible n’est plus seulement l’opposant ou le journaliste critique, mais aussi sa famille.
25 juillet 2025 : un tournant glaçant
Dans une opération menée par les forces de sécurité à Douala, l’épouse du journaliste Michel Ngatchou a été enlevée puis placée en détention, alors qu’aucun mandat ne la vise. Le motif ? Officiellement aucun. Officieusement, il s’agirait de faire pression sur son époux, actuellement recherché pour ses prises de position jugées subversives.
Dans le même élan répressif, Anicet Ekane, président du MANIDEM, a vu son siège encerclé par les gendarmes. Pendant ce temps, l’épouse de Bibou Nissack, porte-parole du Professeur Maurice Kamto, subit elle aussi un harcèlement permanent, sans fondement légal.
Jusqu’où iront-ils ?
Le droit international humanitaire, tout comme les lois nationales camerounaises, interdisent les représailles contre des proches d’une personne recherchée ou persécutée. En s’en prenant aux familles des voix dissidentes, le régime camérounais outrepasse les limites de la légalité et franchit le seuil de l’indignité.
Quand la peur devient doctrine d’État
On ne se contente plus de bâillonner. On veut faire taire à tout prix, éradiquer toute graine de résistance, même dans le silence du foyer. Dans ce climat :
- Les prisons deviennent des salles d’attente pour les proches de ceux qui dérangent.
- Le mandat judiciaire devient un outil de vengeance politique.
- La peur n’est plus un moyen, mais une finalité.
Une logique de guerre contre son propre peuple
Au lieu de répondre à la détresse de la jeunesse, au chômage massif, à l’absence de perspectives, le régime répond par les bottes, les armes, les convocations arbitraires.
Une question morale incontournable
Si l’on traque les épouses, les enfants, les amis… alors devons-nous, à notre tour, demander des comptes aux familles des bourreaux ? Devons-nous traiter les épouses des ministres comme les complices de la misère sociale ou du pillage du pays ? Bien sûr que non. La loi n’est pas la vengeance. Le droit n’est pas la jungle.
Mais ce pouvoir, lui, ne connaît pas cette nuance. Il pratique l’acharnement familial comme une stratégie politique.
Appel à la solidarité
Voix Plurielles appelle :
- Les ONG de défense des droits humains à documenter ces dérives ;
- La société civile camerounaise à s’unir pour dénoncer ces pratiques barbares ;
- La diaspora à se mobiliser et faire pression par tous moyens légaux.
Ce pays appartient à tous ses enfants. Et aucun pouvoir n’a le droit de faire du Cameroun une prison à ciel ouvert.