Monsieur le Ministre,
Il est temps de sortir de vos tours d’ivoire et de regarder le Cameroun tel qu’il est pour la majorité silencieuse, et non pour l’élite privilégiée.
Vous affirmez dans votre réponse sur Facebook au comédien Fingon Tralala que la misère n’existe pas dans notre pays. Permettez-nous de vous rafraîchir la mémoire avec des faits.
📊 1. Une jeunesse diplômée, sans avenir
- Le taux de chômage des jeunes avoisine 30%, selon l’Institut National de la Statistique.
- MĂŞme les titulaires de master ou doctorat deviennent vendeurs ambulants ou mototaximen.
- Des milliers de jeunes camerounais bravent la mort en Méditerranée ou dans les forêts d’Amérique du Sud pour fuir ce « pays riche en paix ».
Quelle paix existe-t-il quand le pain quotidien devient un luxe et que le diplôme mène à la dépression ?
💸 2. Un pays riche… pour une minorité
- Plus de 38% des Camerounais vivent sous le seuil de pauvreté (Banque mondiale).
- Les hôpitaux publics manquent de gants, de lits, et de couveuses (comme en témoignent de jeunes femmes ayant perdu leurs bébés).
- Les enseignants, mĂ©decins, soldats, retraitĂ©s… attendent leurs salaires ou pensions pendant des mois.
Et vous parlez de richesse ?
🗳️ 3. Une démocratie sans alternance ?
- Aucune élection libre n’a été reconnue comme crédible par les observateurs internationaux depuis des décennies.
- Les opposants sont arrêtés, interdits de manifester, et traités comme des ennemis de l’État.
- Le président Paul Biya est au pouvoir depuis 1982. 43 ans de règne sans bilan économique convaincant.
Est-ce encore une République ? Ou une monarchie déguisée ?
💥 4. La « paix » du silence imposé
- Que dire du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où la guerre a déjà fait plus de 6 000 morts ?
- Que dire des régions entières militarisées à la veille d’élections ?
- Que dire de Martinez Zogo, Samuel Wazizi et tant d’autres journalistes et activistes assassinés ou disparus ?
Cette paix dont vous parlez est un mensonge imposé par la peur et la répression.
👂🏾 Écoutez le peuple, pas vos privilèges
Vous vivez peut-ĂŞtre bien, mais ce n’est pas le cas des millions de Camerounais. Et vous insultez leur souffrance quand vous dites qu’ il n’y a pas de misère au Cameroun.
Quand un peuple a faim, il ne peut pas se nourrir de slogans. Quand une jeunesse est brisée, elle finit par se lever.
📌 En conclusion :
Votre gouvernement a eu plus de 40 ans pour changer les choses. Ce qu’on vous demande aujourd’hui, ce n’est pas de nier les faits, mais de laisser la démocratie faire son œuvre. Laissez le peuple choisir. C’est son droit. C’est son avenir.