“Le peuple murmure… nous nous interrogeons.”
– Mgr Paul Lontsié-Keune
En cette fin du mois de juillet 2025, alors que la tension électorale atteint son paroxysme, une voix s’élève de Bafoussam. Celle d’un prélat, Mgr Paul Lontsié-Keune, Évêque de Bafoussam, qui, fidèle à son devoir pastoral, choisit de nommer ce que beaucoup taisent : le malaise profond du peuple camerounais à l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre.
Un message clair : vérité, justice, alternance
Dans son texte intitulé « Le peuple murmure… nous nous interrogeons », Mgr Lontsié rappelle que la paix ne se bâtit pas sur l’injustice, la fraude ou la peur.
Il dénonce :
- Les restrictions des libertés publiques,
- La manipulation de la loi pour écarter certains candidats,
- L’explosion du tribalisme et des discours haineux,
- L’absence d’alternance qui nourrit les frustrations.
Ce discours n’est pas partisan. Il s’inscrit dans la tradition prophétique de l’Église, qui parle quand la vérité est bafouée et que la dignité du peuple est menacée.
La vérité, un risque en terre autoritaire
Dans un régime où la critique du système peut valoir persécutions, menaces ou marginalisation, une telle déclaration est un acte courageux.
L’histoire récente nous rappelle comment, en Afrique et ailleurs, les voix religieuses qui s’opposent au statu quo ont souvent été ciblées :
- Au Cameroun, les prises de parole de certains prélats pendant la crise anglophone ont été violemment attaquées.
- En RDC, l’Église catholique a subi pressions et intimidations pour son engagement en faveur de la transparence électorale.
- Au Burkina Faso, l’archevêque de Ouagadougou avait subi des critiques et menaces après avoir dénoncé la corruption.
La question se pose donc : Mgr Lontsié sera-t-il la prochaine cible d’une campagne de discrédit ou de pression ?
Un appel au courage citoyen
L’enjeu dépasse la personne de l’évêque. Ce message pose la question fondamentale de la liberté de parole dans une démocratie qui s’affirme mais réprime les voix discordantes.
Si même les chefs religieux, censés parler au nom de la paix et de la vérité, doivent se taire par peur de représailles, qui restera-t-il pour rappeler au pouvoir ses devoirs envers le peuple ?
Voix Plurielles appelle à la vigilance et au soutien
- Soutenir les voix courageuses qui appellent à la justice et à la transparence, qu’elles soient religieuses, citoyennes ou politiques.
- Refuser la criminalisation de la parole critique, qui transforme tout désaccord en menace à l’ordre public.
- Relayer et diffuser ces messages, car la vérité a besoin d’écho pour briser le mur du silence.
“La justice ne doit pas seulement être faite, elle doit aussi être vue comme étant faite.” – Lord Hewart
À l’heure où la paix véritable dépend de la vérité et de la justice, la parole de Mgr Lontsié résonne comme un appel à la conscience collective. Il appartient désormais au peuple camerounais, à la société civile et à la diaspora de veiller à ce que ces voix ne soient pas étouffées.
La vérité protège la paix. La paix protège le peuple.