À quelques mois des élections présidentielles prévues pour octobre 2025, une question brûlante traverse les esprits : comment faire en sorte que notre vote compte réellement cette fois-ci ? En 2018, les espoirs ont été brisés. Les irrégularités dénoncées, les résultats contestés, et la répression qui s’est abattue sur ceux et celles qui ont osé réclamer la vérité des urnes ont laissé des cicatrices profondes. Mais 2025 est encore entre nos mains.
Pourquoi cette élection est cruciale?
Cette élection pourrait être la dernière occasion pacifique pour le peuple camerounais de reprendre la main sur son destin. Après plus de quatre décennies sous le même régime, une alternance démocratique pacifique serait un signal fort envoyé au monde entier — mais surtout à nous-mêmes : le changement est possible. Il ne viendra pas des chefs, des puissants ou des sauveurs extérieurs. Il viendra du peuple.
Ne pas voter, c’est voter pour la continuité
L’abstention est une erreur trop coûteuse. Chaque voix qui ne s’exprime pas est une voix donnée au pouvoir en place. Le silence électoral est souvent interprété comme un feu vert pour la continuité du système. En allant voter massivement, dans chaque région, dans chaque village, nous envoyons un message : le peuple est là, il observe, il agit.
Comment protéger le vote?
Voici quelques pistes concrètes pour que votre vote ne soit pas volé :
- S’informer sur le processus : Connaître les dates, les lieux de vote, les pièces nécessaires, et surtout vérifier son nom sur les listes électorales.
- Exiger sa carte électorale : Trop de citoyens attendent encore leur carte. Exigez-la dès maintenant. Le récépissé seul pourrait ne pas suffire.
- Participer à l’observation citoyenne : Rejoignez des initiatives d’observation électorale indépendante. Être témoin du déroulement du scrutin est un acte civique de haute importance.
- Filmer, documenter, alerter : Là où c’est légal et sans danger, prenez des photos, écrivez ce que vous voyez. La lumière protège mieux que l’ombre.
- Rester mobilisé après le vote : Le combat ne s’arrête pas à la fermeture des bureaux. Soyons attentifs aux décomptes, aux communiqués, aux réactions.
Le danger de la corruption électorale
De plus en plus de témoignages émergent : certains électeurs affirment avoir été encouragés à voter pour un candidat puis montrer leur bulletin à la sortie en échange d’une somme d’argent. Cela s’appelle de la corruption électorale. C’est illégal, immoral, et dangereux.
En vendant votre vote, vous vendez votre avenir, celui de vos enfants, de votre pays. Aucun billet de 2000 francs ne vaut votre dignité, ni sept années de souffrance supplémentaire.
Ce n’est pas de la générosité, c’est une tentative d’acheter le silence de votre conscience.
Conclusion: Le Cameroun a besoin de vous
Chacun de nous est une pièce du puzzle. Il ne suffit pas de vouloir le changement — il faut l’incarner, le préparer, le défendre. Cela commence dans l’isoloir, mais ça ne s’arrête pas là.
Que faire?
- Vérifiez votre inscription et exigez votre carte électorale.
- Refusez la corruption, même masquée sous forme d’“aide”.
- Sensibilisez autour de vous — famille, amis, collègues.
- Rejoignez ou soutenez une organisation d’observation électorale indépendante.
- En octobre, votez. Et après, restez vigilants.
Parce qu’un peuple qui protège son vote protège sa liberté. Et un peuple qui protège sa liberté bâtit sa dignité. 🇨🇲