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L’Echo Vide des Bons Vœux

Par Mə̂fò Nyàpgùŋ

Nous aimons recevoir de bons vœux.

Des « J’espère que tu vas bien »,

Des « Je prends de tes nouvelles »,

Des « Tu es dans mes pensées ».

En surface, ces mots sont doux.

Réconfortants. Soignés.

Enveloppés dans le langage familier de la bienveillance.

Mais si seulement beaucoup savaient…

Que derrière ces paroles apaisantes

Se cache parfois une gêne silencieuse —

Une curiosité qui ne cherche pas votre joie,

Mais votre fragilité.

Si seulement beaucoup savaient que « Comment vas-tu ? »

Est parfois une question posée avec l’espoir discret

Que votre réponse ne brille pas trop fort.

Que votre succès n’a pas dépassé le leur.

Que votre paix n’est pas plus profonde que la leur.

Que vous ne vous êtes pas relevé trop vite,

Ni envolé trop loin.

Oui, nous vivons dans un monde

Où certains s’enquièrent de votre bien-être,

Non pas pour se réjouir de votre lumière,

Mais pour la comparer à leur propre obscurité.

Où l’inquiétude est un masque,

Et l’empathie, un déguisement.

Où la proximité se mesure parfois à votre douleur,

Et non à votre résilience.

C’est là toute l’ironie cruelle de la bienveillance de façade.

Elle a l’apparence de la grâce, mais le goût du contrôle.

Elle parle comme l’amour, mais écoute comme l’envie.

Et pourtant—

Ne devenons pas amers.

Ne nous endurcissons pas.

Soyons lucides.

Recevons les mots avec des oreilles ouvertes, mais des cœurs prudents.

Répondons avec sincérité — pas avec façade.

Et que nos propres vœux soient vrais,

Ancrés dans l’amour,

Et non dans la compétition.

Car la véritable bienveillance ne craint pas votre joie.

Elle n’est pas intimidée par votre guérison.

Elle ne souhaite pas vous retrouver brisé.

Alors je vous le dis :

Si personne d’autre ne le pense vraiment—

Moi, oui.

J’espère que vous allez bien.

Et si ce n’est pas encore le cas,

J’espère que vous le serez bientôt—

Sincèrement, pleinement, et sans avoir à vous en excuser.

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