À Trinité, l’Enfant Lumière
Pour le Dr. Aristide Mono Ils t’ont appelé Trinité, comme un souffle d’éternité dans un monde de poussière. À six ans, tu portais déjà les promesses de l’aube. Ce matin-là, le vent ne t’a pas prévenu que la terre pouvait s’ouvrir sous les pas les plus légers.
Tu t’en es allé, petit roi, dans le silence d’une fosse que personne n’avait bénie. La grand-mère pleure. Le père gémit. Et le peuple tout entier retient son souffle.
Mais écoute, Trinité, dans le deuil de ton père il n’y a pas de colère. Il y a l’amour, immense, d’un homme debout, même les genoux brisés.
Le Dr. Mono, cet arbre que rien ne courbe, porte maintenant ta mémoire comme on porte une torche dans la nuit des oppresseurs.
Tu étais fils, tu deviens flamme. Et dans la marche de ton père, chaque pas est désormais prière, chaque mot, offrande, chaque silence, oraison.
Car les enfants des justes ne meurent jamais vraiment. Ils s’écrivent en nos entrailles, dans les ruelles de nos luttes, dans les tremblements de nos voix qui refusent l’injustice et réclament un monde où plus jamais « un Trinité » ne sera englouti par la négligence.
Repose, bel enfant. Ton nom est une étoile. Et ton père, voix des sans-voix, sera désormais aussi la voix des anges tombés trop tôt.
Dr. Adelaide Madiesse-Nguela