Jeunesse camerounaise,
Toi qu’on a bercée de promesses creuses,
Toi qu’on a laissée vieillir dans l’attente,
Toi qu’on a formée sans jamais t’employer,
Je viens te parler. Pas comme un sauveur,
Mais comme ton reflet dans d’autres frontières.
Tu es née dans un pays aux terres fertiles,
Mais tu mendies ton pain chaque matin.
Tu es diplômée, mais tu erres comme un fantôme,
Tu as grandi sous le règne d’un seul nom,
Et tu regardes l’avenir avec des yeux fatigués.
Mais je te le dis : Ne baisse pas la tête.
Tu n’es pas née pour être la génération du renoncement.
Tu n’es pas née pour applaudir les vieillards
Qui étouffent l’avenir avec des discours figés.
Le pays n’est pas à vendre, ni à fuir.
Le Cameroun est à libérer, à reconstruire.
Et c’est ton cœur, c’est ton poing, c’est ta voix
Qui doivent réécrire la suite de l’histoire.
Ne te laisse pas berner par les miettes qu’on jette
Aux silences qu’on veut t’imposer.
Ne vends pas ta voix pour une enveloppe,
Ne troque pas ton avenir contre un t-shirt ou une promesse floue.
On a voulu te convaincre que tu n’étais rien,
Que la politique était leur affaire,
Que ton rôle, c’est d’attendre, d’obéir, de survivre.
Mais tu es la source, la racine, la flamme.
Ils ont les armes, mais tu as le nombre.
Ils ont les postes, mais tu as la mémoire.
Ils ont les vieux récits, mais toi…
Toi, tu as le courage d’imaginer un monde nouveau.
N’attends pas ta retraite sans avoir vécu.
Ne te couche pas sans avoir combattu.
Car vivre sans espoir, c’est mourir debout.
Et dans chaque silence que tu acceptes,
Un mensonge prend racine.
Jeunesse du Cameroun,
Ne sois pas une page tournée avant d’avoir été lue.
Sois une révolution. Une résurrection. Un espoir debout.