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🇨🇲 Cameroun – 14 ans sans conseil de ministres : gouverner sans gouverner ?

Quatorze ans. C’est le temps écoulé depuis le dernier Conseil des ministres tenu au Cameroun — une anomalie dans toute démocratie fonctionnelle. Pendant ce temps, quatre ministres sont décédés, aucun remaniement n’a eu lieu pour assurer leur remplacement, et l’appareil exécutif tourne au ralenti, entre improvisation, délégation excessive et luttes de clans.

🕳️ Un État sans boussole institutionnelle ?

Dans toute démocratie, le Conseil des ministres est l’espace de coordination des politiques publiques, de concertation entre les ministères, et de redevabilité collective devant la nation. Or, au Cameroun, cet organe semble relégué aux oubliettes constitutionnelles, remplacé par des notes manuscrites, des « hautes instructions», et des décisions opaques venues du sommet de l’État — ou de ses prolongements officieux.

Pendant ce temps :

🔥 La guerre des clans comme méthode de gouvernance ?

Ce vide au sommet laisse libre cours à des luttes intestines entre factions proches du pouvoir : les « faucons » contre les « réformateurs », les « anciens » contre les « ambitieux », les « nordistes », « sudistes », « francophones », « anglophones »… Une cacophonie politique, alimentée par l’absence d’arbitrage, de vision cohérente, et de leadership réel.

Et pendant que ces clans se battent pour l’héritage du pouvoir :

⚖️ Gouverner par procuration… jusqu’à quand ?

Paul Biya, président depuis plus de 42 ans, n’apparaît que rarement en public, délègue l’essentiel à ses collaborateurs, et gouverne via des décrets. Ce modèle de gouvernance par procuration a atteint ses limites : il alimente l’irresponsabilité, tue l’élan de réforme, et érode davantage la confiance citoyenne.

📌 Questions pour nourrir la réflexion :

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