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Ossendé Afana : L’économiste qui a pris les armes pour la liberté

Par Voix-Plurielles

Dans l’histoire de la lutte pour l’indépendance et la souveraineté du Cameroun, certains noms brillent avec une intensité particulière. Celui d’Ossendé Afana est de ceux-là — un homme qui a troqué le confort des bibliothèques et des amphithéâtres pour la rudesse des maquis, par fidélité à un idéal de justice et de dignité.

De l’université aux sentiers de la lutte

Ossendé Afana naît en 1926 dans la région du Sud Cameroun. Étudiant brillant, il se distingue rapidement par ses capacités intellectuelles et son sens critique. Après avoir étudié l’économie et les sciences sociales en France, il devient membre actif de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), le parti nationaliste qui réclame l’indépendance immédiate et l’unité nationale.

Économiste de formation, Afana aurait pu se contenter d’enseigner, d’écrire et de penser. Mais le Cameroun colonisé et les injustices de l’administration française lui dictent un autre chemin : celui de l’engagement radical.

Un combattant intellectuel et révolutionnaire

Devenu l’un des stratèges idéologiques et économiques de l’UPC, Ossendé Afana accompagne Ruben Um Nyobè dans la structuration du mouvement. Après l’assassinat du Mpodol en 1958, il choisit, comme Félix-Roland Moumié et Ernest Ouandié, de poursuivre la lutte dans la clandestinité.

En 1966, alors qu’il tente de fédérer les forces révolutionnaires dans l’Est du Cameroun et au Congo voisin, Ossendé Afana est trahi et tué. Son corps, selon plusieurs témoignages, aurait été mutilé, symbole glaçant de la haine vouée à ceux qui osaient défier l’ordre colonial et néocolonial.

Héritage et signification

Ossendé Afana reste une figure emblématique de la cohérence entre la pensée et l’action. Il démontre que la libération économique ne peut être dissociée de la libération politique. Son engagement rappelle que la souveraineté nationale est indissociable d’une véritable justice sociale.

Aujourd’hui, dans un Cameroun où la jeunesse est confrontée au chômage, aux inégalités et à une crise démocratique profonde, la pensée et le courage d’Ossendé Afana retrouvent une résonance particulière. Sa vision d’un Cameroun libre et économiquement autonome n’a rien perdu de sa pertinence.

Appel à la mémoire et à l’action

Rendre hommage à Ossendé Afana, ce n’est pas seulement citer son nom dans les commémorations. C’est comprendre sa pensée, enseigner son histoire, et s’inspirer de son courage pour construire un Cameroun enfin libre de toutes les tutelles.

Voix Plurielles invite ses lecteurs à réfléchir :

Se souvenir d’Ossendé Afana, c’est continuer le combat.

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